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"Je crois que nous entrons dans la nuit", lui avait dit un ami algérien. Depuis dix ans Jean-Paul Mari, né à Alger, correspondant de guerre rompu aux grands conflits, a vu la confirmation de ce pressentiment. Voyage après voyage, il plonge au cour d'un pays où les islamistes armés des GIA affrontent les militaires et les Ninjas du régime. Il explore les banlieues de la capitale, la Casbah, la plaine de la Mitidja et les montagnes de Kabylie.
Il observe les partis politiques, les élections et les manifestations, écoute les cris des torturés et des tortionnaires, militants islamistes, miliciens pro-gouvernementaux, jeunes, chômeurs, femmes, journalistes ou écrivains d'un peuple pris en otage. Loin du sectarisme et d'une vision monolithique, il se livre à une enquête des profondeurs sur les lieux des meurtres, des grands massacres, dans les rues, les villages, les cimetières et les mosquées.
Avec en tête une question, obsédante: quelle est la nature de ce mal algérien, de cette violence cruelle et délirante? Dangereuse enquête à la fois rigoureuse et pleine de compassion. Comment l'auteur ne se tournerait-il pas aussi vers le passé, le sien et celui de la guerre d'indépendance. Pour mieux comprendre pourquoi aujourd'hui, là-bas, on assassine l'Algérie.
Ce livre a déjà été publié sous le titre Il faut abattre la lune.