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Après l'ère de la canonnière, celle du commerce et des finances, les techniques et les réseaux de communication représentent-ils, comme on a pu l'affirmer, la troisième génération de la domination du monde ? Alors qu'autrefois la diplomatie n'était qu'un moyen de poursuivre la guerre - mais autrement - la guerre radiophonique est-elle le complément nécessaire de tout conflit armé et de cette guerre économique qui touche désormais tous les pays du monde ? L'ouvrage de l'actuel Directeur Général de Radio France Internationale qui unit selon le mot de Charles Zorgbibe, ses deux passions - celle du journaliste radiophonique, celle de l'analyste de politique étrangère - répond à ces deux interrogations, explore et dissèque avec talent, l'histoire et l'impact de ces radiodiffusions « extérieures » qui émergent du vaste arsenal de la guerre idéologique et qui constituent une puissante arme radiophonique susceptible de déstabiliser, langage, culture et civilisation d'un pays.
Les exemples de l'action radiophonique se perpétuent : hier, dans le cadre de la décolonisation ce fut le succès de l'idée d'indépendance et le rayonnement des mouvements de libération nationale ; aujourd'hui, c'est la lutte pour les droits de l'homme qui fait des progrès incontestables, dans le cadre de la compétition Est-Ouest. Pour Fouad Benhalla en effet, l'Occident prend l'avantage dans la confrontation idéologique internationale, mais ses médias auraient une influence contradictoire selon qu'il s'agit de l'Est et du Sud.
Vers l'est, l'action radiophonique occidentale apporte liberté et conservation de l'identité culturelle. Vers le Sud, elle conduirait à une déstabilisation culturelle. De toute façon, cette lutte transnationale ne pourra que s'amplifier grâce au perfectionnement effréné des moyens techniques et à la puissance des émetteurs. Dans le conflit planétaire des ondes qui désormais s'accentue, la guerre radiophonique ne pourra connaître qu'une progression sans précédent dans le monde.
Nous sommes à la veille d'une grande aventure où juristes, économistes, sociologues et gouvernements eux-mêmes, sont très peu préparés à un phénomène aussi prévisible, car ni les lois, ni les interdits n'ont jamais empêché l'homme d'utiliser les moyens techniques qu'il s'octroie.