En cours de chargement...
« Écrire est devenu moins coûteux qu'autrefois, le papier es plus moche mais il est moins cher, ce n'est plus la peine d'acheter des bouteilles d'encre et les frais de réparation des plumes de stylographe qui se tordaient, se cassaient, ont disparu, alors tout le monde écrit, il se fait un trafic incroyable d'objets imprimés, les gens qui, autrefois, vendaient des cravates dans des parapluies ou des oranges blettes dans de petites voitures, ou des photos cochonnes sous leur pardessus entrouvert, désormais vous vendent des livres, et, le pis, c'est peut-être quand même les prétendus vrais romans publiés chez Gallirion, Flammimard, toutes ces maisons spécialisées, bref ça cause de tous les côtés, on ne sait plus ce qu'on lit, on en a par-dessus la tête, on réclame du silence, du papier blanc, des livres postiches, on est prêt à brûler tout ça comme les soldats du Chili, et juste à ce moment paraît un machin génial qui fait oublie ce cauchemar, un machin qui tombe du ciel : L'Urugayen de Copi. » (Michel Cournot, Le Nouvel Observateur, 3 décembre 1973)