Franck a tout renié, sa famille, sa vie campagnarde, sa classe sociale pour partir à Paris ; il voulait être cinéaste. 10 ans plus tard, malade, malade de solitude, il téléphone chez ses parents où Alexandre répond.
Louise est perdue depuis la mort d’Alexandre et va toutes les fins de semaine chez les parents d’Alexandre…. Pour retrouver Alexandre.
Ils sont, tous deux, partis pour la ville pour oublier, pour se fondre dans l’anonymat et se murer dans la solitude parmi les autres, se perdre dans la foule. Ce sont des taiseux qui ne savent plus où est leur place. Alors commence
le désir, le besoin de partir.
Louise prend sa vieille voiture comme chaque week-end et Franck prend le train, celui que l’on appelait dans le temps « la Micheline » et qui se nomme maintenant « Intercités », avec les aléas idoines !
Il découvre le « nouvel Alexandre » qui est le fils de Louise. Quelques jours suspendus dans la canicule de l’été, où, en l’absence des parents, ils seront tous les trois avec leurs fêlures, leurs brisures, leurs attentes. Ils pourront tisser le lien familial qui les unit, parler d’Alexandre, le mari de Louise, frère de Franck, mais pas le père du petit Alexandre. Ils vont ré-apprendre à écouter l’autre, à s’occuper de l’autre, essayer de trouver les mots. Se réapproprier cette vie qui les a faits. Essayer de ne plus se cogner. Ils glissent petit à petit dans la tendresse.
Serge Joncour nous parle du remord, de la fuite, du retour, du silence, de la rivalité entre frères. Franck avec sa caméra au poing qu’a-t-il fait si ce n’est mettre un appareil entre lui et sa vie, montrer pour ne pas parler. Louise, elle, ne peut re-partir pour une autre vie, pourtant elle continue de vivre. Sa vie, on ne la refait pas, c'est juste l'ancienne sur laquelle on insiste.
Il parle également de ces terres, de ces fermes qui ne passent plus aux mains des fils « La terre ça ne se perd pas, ton devoir c’est d’assurer la continuité, tu comprends ? » A passer les soirées en compagnie de Louise et Alexandre, Franck comprend mieux ce que ses parents essayaient de lui faire sentir.
Le petit Alexandre est le révélateur dans cette histoire, le passeur d’espoir : « Louise se sentait pleinement la mère de son enfant, réunis dans l’insouciance d’un matin d’été »
Un livre touchant, un ton juste mais pas larmoyant. Serge Joncour a su poser des mots sur leurs maux enfouis sous des années de silence et de fuite.
Franck, Louise, l'été caniculaire
Franck n’a pas vu ses parents depuis dix ans. Comment vont-il réagir à sa visite ? Qu’a-t-il envie de leur dire ? Peuvent-ils seulement parler, eux qui ont si peu l’habitude de partager leurs émotions ? Et d’abord, pourquoi revient-il ?
Louise vient plus souvent, mais n’est pas plus bavarde.
Ils s’étaient à peine croisés, ils vont apprendre à se connaître, presque sans mots.
Une parenthèse estivale à la campagne, propice aux longues soirées, au temps qui s’étire, va leur permettre de retrouver un peu de la sérénité qu’ils étaient venus chercher.
Un beau livre empathique qui nous incite à nous retourner sur notre propre passé et nos choix de vie.