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Dans cet asile où attendent la mort ceux que tout le monde a oubliés, une femme s'abandonne à la mémoire : sa maison au bord de la dune, près de la mer, l'homme qu'elle a aimé, l'enfant qu'elle a chéri par-dessus tout... Les souvenirs déferlent par vagues successives qui se redisent et se recouvrent, composent une houle musicale animée par les ondes lointaines d'un bal, les échos du piano où elle aimait poser ses mains, les refrains ingénus que lui demandait son enfant et à travers lesquels s'échangeait leur complicité.
Mais ce roman-musique, ordonné comme une sonate, est bien autre chose que le champ clos d'une remémoration errante. Le texte, ici, est le lieu d'un rendez-vous, où l'auteur rejoint son enfance algérienne, retrouve, pour le célébrer, le visage de l'amour maternel dont il a gardé le tourment émerveillé. De cette fusion subtile, naît un discours pur et sensuel, à l'image de cet Orient dont Jean Paget ne s'est jamais dépris.