C'est une lecture plus longue et plus attachante que Gaskell nous propose ici, en comparaison de ma lecture des Confessions de Mr Harrison. Si on peut effectivement penser au style de Jane Austen, du fait qu'on se retrouve plongé dans l'Angleterre victorienne et provinciale, ma préférence continue cependant à aller à cette dernière. Parce que dans ce Cranford, Elizabeth Gaskell ne nous conte pas une histoire, mais plusieurs, qui suivent le rythme des chapitres. Toutes ont lieu dans ce petit village qui donne son nom au roman. Et toutes sont contées par la narratrice, personnage dont nous
ne connaîtrons le nom qu'à la toute fin, qui plane comme une ombre et sans jouer réellement de rôle autre que celle d'observatrice, ancienne résidente du village mais qui a déménagé à Dumble et qui rend régulièrement visite à ses amies. La saveur de ce roman n'est pas dans l'action mais bien dans ces petits riens qui constituent la vie quotidienne. Il manquera, pour me convaincre totalement, une trame de fond, un lien, une histoire qui se déroule sur la totalité du roman.
L'écriture est belle et prend le temps de manier l'ironie et la dérision. La narratrice s'inclut dans les travers qu'elle décrit, apportant ainsi un peu de légèreté. Car sous nos yeux, ce sont les manies des femmes, vieilles filles et veuves, qui sont ici décryptées. La petite bourgeoisie anglaise du XIXe siècle n'est pas épargnée. Les hommes sont les seuls à échapper au massacre, car ils sont quasi absents du roman. A l'exception de Mr Mulliner, domestique de Mrs Jamieson, mais qui est fort poltron, au point de pousser sa maîtresse à aller voir ailleurs lorsque la moindre difficulté se présente. S'ils sont absents, ils n'en demeurent pas moins un sujet dont ces braves femmes n'hésitent pas à discuter ! Ça se débat avec la morale et les règles de bienséance, se demandant comment bien accueillir une lady qui n'a pourtant pas été à la cour. Les convenances doivent absolument être respectées ! Et le petit monde de ces dames peut en être bouleversé.
Je tenterai dans quelques temps le grand roman Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell. Mais entre temps, j'espère pouvoir découvrir la série Cranford qui a été adaptée pour la télé britannique. Car ces personnages plein de défaut sont tout de même terriblement attachants.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2013/07/cranford-elizabeth-gaskell.html
Cranford
C'est une lecture plus longue et plus attachante que Gaskell nous propose ici, en comparaison de ma lecture des Confessions de Mr Harrison. Si on peut effectivement penser au style de Jane Austen, du fait qu'on se retrouve plongé dans l'Angleterre victorienne et provinciale, ma préférence continue cependant à aller à cette dernière. Parce que dans ce Cranford, Elizabeth Gaskell ne nous conte pas une histoire, mais plusieurs, qui suivent le rythme des chapitres. Toutes ont lieu dans ce petit village qui donne son nom au roman. Et toutes sont contées par la narratrice, personnage dont nous ne connaîtrons le nom qu'à la toute fin, qui plane comme une ombre et sans jouer réellement de rôle autre que celle d'observatrice, ancienne résidente du village mais qui a déménagé à Dumble et qui rend régulièrement visite à ses amies. La saveur de ce roman n'est pas dans l'action mais bien dans ces petits riens qui constituent la vie quotidienne. Il manquera, pour me convaincre totalement, une trame de fond, un lien, une histoire qui se déroule sur la totalité du roman.
L'écriture est belle et prend le temps de manier l'ironie et la dérision. La narratrice s'inclut dans les travers qu'elle décrit, apportant ainsi un peu de légèreté. Car sous nos yeux, ce sont les manies des femmes, vieilles filles et veuves, qui sont ici décryptées. La petite bourgeoisie anglaise du XIXe siècle n'est pas épargnée. Les hommes sont les seuls à échapper au massacre, car ils sont quasi absents du roman. A l'exception de Mr Mulliner, domestique de Mrs Jamieson, mais qui est fort poltron, au point de pousser sa maîtresse à aller voir ailleurs lorsque la moindre difficulté se présente. S'ils sont absents, ils n'en demeurent pas moins un sujet dont ces braves femmes n'hésitent pas à discuter ! Ça se débat avec la morale et les règles de bienséance, se demandant comment bien accueillir une lady qui n'a pourtant pas été à la cour. Les convenances doivent absolument être respectées ! Et le petit monde de ces dames peut en être bouleversé.
Je tenterai dans quelques temps le grand roman Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell. Mais entre temps, j'espère pouvoir découvrir la série Cranford qui a été adaptée pour la télé britannique. Car ces personnages plein de défaut sont tout de même terriblement attachants.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2013/07/cranford-elizabeth-gaskell.html