L’auteur, sur un mode jubilatoire, nous fait revivre ce long confinement qui en a traumatisé plus d’un, mais visiblement pas Bertrand Lepetit, qui a su exploiter cet isolement imposé pour en faire un exercice de style et une thérapie par l’écriture des plus réjouissantes. Les chutes dans la garrigue, en VTT, en dépit du confinement, jouxtent les chutes de réécritures et de pastiches divers. Raoult, Blanquer, Sibeth, Trump sont des cibles récurrentes et les coups de patte de Neige, sa chatte, font mouche à chaque fois. Je regrette de ne pas avoir été destinataire de ces chroniques
durant ces cinquante-cinq jours de 2020 mais ma frustration s’estompe puisque j’ai pu les lire « rétrospectivement » et en ai tiré un réel plaisir. Je recommande chaleureusement un tel ouvrage qui sera, à n’en point douter, une référence pour les chercheurs qui se pencheront sur la surprenante résilience dont nous avons fait montre et la docilité avec laquelle nous avons pris pour argent comptant les vérités et contre-vérités distillées par notre gouvernement
55 jours en 480 pages
Ce journal prend une saveur particulière à l’aune de la situation actuelle et des conséquences de ce long confinement que relate avec minutie l’auteur, chiffres et déclarations à l’appui. Blanquer, Castex, Castaner ont trouvé des points de chute très confortables bien que l’auteur les ait souvent éreintés avec humour. Ce journal, publié fin août, paraît presque parallèlement à l’ouvrage d’Olivier Véran et il serait intéressant de les comparer…Je ne partage pas toujours les appréciations de B. Lepetit sur telle ou telle personnalité du monde politique ou médiatique mais les traits sont décochés avec une telle ironie qu’ils ne peuvent qu’être salués. Ce journal rappelle aussi que l’on peut rire de tout mais pas avec tout le monde. J’ai pris grand plaisir à reparcourir ces 55 jours de confinement et ne peux que conseiller la lecture de ce journal qui les relate avec brio et humour.