Cet ouvrage est un essai, philosophique, théologique et spirituel à la fois. Il prolonge le sillage de la Christologie idéaliste (Desclée, 1986) et du Christ de la philosophie (Le Cerf, 1990). La Semaine Sainte, réduite en fait au Triduum pascal, est pour maints philosophes, croyants et non croyants, l'objet d'une réflexion intense, rattachée à un drame éternel. Elle suscite une méditation discontinue et pathétique sur l'agonie et la séparation, l'amour et la souffrance, le péché, le mal et la mort la mémoire et le temps de ce monde, tous grands thèmes métaphysiques. Elle engendre l'idée d'une philosophia Crucis. Chacune des trois journées sacrées a sa physionomie propre, mais un miroir unique dans la Sainte Face du Fils de l'Homme. Quelle sera la " moisson "? Le lecteur en jugera par lui-même, assurément; mais l'auteur estime devoir prévenir dès son " Liminaire " qu'elle sera pauvre ! Hegel est là bien sûr, comme " l'incontournable " omniprésent; mais aussi, d'un côté, Erasme et Pascal et de l'autre, Feuerbach, Marx et surtout Nietzsche... Schleiermacher aussi, " insinuant cauteleux et disert " et encore Léon Chestov, " cet apatride de la foi chrétienne ", jusqu'à Bernanos, " interprété par H. Urs von Balthasar ", en compagnie de Blondel, Fessard et de dix autres... Autant le dire par conséquent : si la moisson doit de fait s'avérer peu abondante, ce n'est pas que les ouvriers aient été tellement peu nombreux. - (J. Doré, dans sa Présentation.). Ajoutons que la richesse, au demeurant objectivement manifeste et incontestable de cette moisson que la modestie de l'auteur estime " pauvre " consiste d'abord dans sa qualité.