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Dans toutes les histoires d'amour se rejouent les blessures de l'enfance : on guérit ou on creuse ses plaies. Ungrand livre de Chloé Delaume. Le temps d'un voyage en train, Clotilde revient sur les événements saillants de son existence. La découverte de la poésie, le féminicide parental, le diagnostic de sa bipolarité. Mais surtout, sa rencontre il y a dix ans avec Guillaume, leur lien épistolaire addictif et l'implosion de leur idylle au contact du réel.
Guillaume est revenu. Et il est toujours gay, et qui plus est en couple. Ravagée par la résurgence de cet amour impossible, Clotilde espère trouver une solution d'ici Heidelberg, le terminus de son train.
Pauvre folle.
Dans un train filant vers Heidelberg en Allemagne, la cinquantaine dans la lunette Clotilde déroule les fragments d’une vie, ses passions, des souvenirs posés là, léger et grave à la fois, éclairés bien souvent.
Un exercice de haute volée décapant de liberté, trempée dans l’encre d’un humour cinglant d’auto-dérision, un sens de la tournure acéré, cette faculté à broyer le réel en confetti, les relations, les amours impossible, ces illusions qui nous illuminent, l’enfance et les chimères du passé.
Pauvre folle, comme le bazar incisif et détonnant d’une vie qui s’étale par petites touches entre candeur et clairvoyance, patchwork délicieux de lucidité comme d’intelligence, qui dit avec une jouissance corrosive les contours d’une femme et ses complexités à lucarne du monde d’aujourd’hui.