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Avec lucidité et humanité, Edith Bruck revient sur son destin. Tout commence lorsque sa famille, de confession juive, est fauchée par la déportation nazie. L'auteure raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie. Elle n'a que quinze ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une existence aventureuse, traversée d'espoirs, de désillusions, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l'Europe et l'Orient, et enfin, à vingt-quatre ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l'image de son ami Primo Levi.
L'importance de la parole
Cela débute sous la forme d'un conte primesautier : on suit la petite fille aux pieds nus dans ses errances et ses rêveries quotidiennes. Et puis, cela se densifie, la tension monte, et le conte glisse définitivement vers le récit glaçant, émouvant à plus d'un titre, de l'expérience des millions de femmes et d'hommes, d'enfants, de vieillards, victimes du nazisme : on est en plein cœur de l'indicible. On tremble en avançant aux côtés de cette fille dont la force de vie reste, malgré ses souffrances, intacte.
Tout va vite dans cette rétrospective – mais l'émotion, la précision sont là. Et le dernier chapitre – est un chapitre coup de poing !
Un court texte essentiel par ces jours – dangereux – qui courent !